2025 - Homélie 27 juillet
Comment ne pas admirer cet étonnant dialogue entre Abraham et le Seigneur ? Pour en goûter la saveur, remarquons les versets en amont : ils précisent que l’initiative vient du Seigneur lui-même : « Vais-je cacher à Abraham ce que je veux faire ? » Dieu veut faire part de son projet au patriarche avec lequel il a conclu une alliance. Celle-ci engage le patriarche et sa descendance à pratiquer la justice et le droit. Abraham et Sarah ne viennent-ils pas d’apprendre que la promesse de la naissance d’un fils leur est acquise ? Oui, le Seigneur est maître de l’impossible.
Ainsi, avec audace, Abraham ose sonder respectueusement son Seigneur, qui se laisse toucher par l’interpellation au point de modifier son projet. D’intercession en intercession, Abraham apprend que le Seigneur écoute sa prière. Tandis que diminue le nombre de justes espérés pour que Dieu épargne la ville, la foi d’Abraham grandit. Celui-là même dont saint Paul dira « qu’ayant eu foi en Dieu, il lui fut accordé d’être juste ».
La sagesse d’Abraham de ne pas descendre en deçà de dix justes peut sans doute être entendue comme un acte de foi et de respect de Dieu. La justesse de la demande du patriarche est peut-être de se tenir dans une distance appropriée avec son Seigneur, sans prendre sa place. Comment demander avec l’ardeur d’Abraham la miséricorde du Seigneur sans chercher à lui imposer la manière dont il choisira de faire miséricorde ? Anne DA, xavière
2025 - Homélie 20 juillet
Marthe et Marie accueillent le Seigneur en lui donnant toute leur attention : Marthe, pour bien le recevoir, Marie, pour ne rien perdre de sa parole. On ne peut pas dire que l’une est active, l’autre passive ; toutes deux ne sont occupées que de lui. Dans la première partie du récit, le Seigneur parle. On ne nous dit pas le contenu de son discours : on sait seulement que Marie, dans l’attitude du disciple qui se laisse instruire (cf Is 50), boit ses paroles. Tandis que l’on voit Marthe « accaparée par les multiples occupations du service ». Le dialogue proprement dit n’intervient que sur la réclamation de Marthe : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur prononce alors une phrase qui a fait couler beaucoup d’encre : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. » Jésus ne reproche certainement pas à Marthe son ardeur à bien le recevoir ; qui dit hospitalité, surtout là-bas, dit bon déjeuner, donc préparatifs ; « tuer le veau gras » est une expression biblique ! Et combien d’entre nous se retrouvent trop souvent à leur gré dans le rôle de Marthe en se demandant où est la faute ? Il semblerait plus facile, assurément, de prendre l’attitude de Marie et de se laisser servir, en tenant compagnie à l’invité au salon ! La cuisinière est souvent frustrée de manquer les conversations !
Mais c’est le comportement inquiet de Marthe qui inspire à Jésus une petite mise au point, profitable pour tout le monde. Et, en réalité, à travers le personnage des deux sœurs, il en profite pour donner une recommandation à chacun de ses disciples (donc à nous) et nous rappeler l’essentiel : « Une seule chose est nécessaire » ne veut pas dire qu’il faut désormais se laisser dépérir ! Mais qu’il ne faut pas négliger l’essentiel ; il nous faut bien tour à tour, chacun et chacune, jouer les Marthe et les Marie, mais attention de ne pas nous tromper de priorité… « Sois sans crainte », c’est certainement le maître-mot ; ailleurs, il mettra en garde ses disciples contre les soucis de la vie qui risquent d’alourdir les cœurs. Les soucis risquent également de nous empêcher d’écouter la Parole. Sans oublier qu’en définitive, c’est toujours Dieu qui nous comble et non l’inverse !
Marie-Noëlle THABUT
2025 - Homélie 13 juillet
Un docteur de la Loi, une mise à l’épreuve et une interrogation sur la vie éternelle conduisent Jésus à raconter cette parabole, traditionnellement appelée du Bon Samaritain. L’attitude des trois personnages envers l’homme blessé au bord du chemin illustre l’interpellation que Jésus adresse à son interlocuteur : « À ton avis, qui s’est fait le prochain ? » Jusque-là, aimer son prochain pouvait être compris comme aimer ceux qui nous sont proches. Désormais, la dynamique est inversée car Jésus invite à se rendre prochain de celui qui souffre. Autrement dit, il ne s’agit plus de se demander qui mérite notre amour, mais de savoir comment se rapprocher de celui qui est dans la détresse. Le prochain n’est pas seulement celui qui est géographiquement, socialement ou religieusement proche. Il est aussi celui qui agit avec amour et compassion, comme le Samaritain de la parabole. Il est aussi n’importe quel être humain plongé dans le malheur, comme l’homme roué de coups. Aimer son prochain comme soi-même, se faire le prochain de celui qui souffre, c’est du concret, et nous voilà invités à faire de même. Jésus est le vrai Samaritain. Il n’a pas aboli, mais il a accompli la Loi. Par sa naissance, sa mort et sa résurrection, il s’est rendu prochain de notre humanité vouée à la mort. Il l’a délivrée. Et il l’a menée à la vie éternelle.
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église
2025 - Homélie 6 juillet
A la fin de l’ordination d’un prêtre dans le diocèse de Nantes dimanche dernier, Mgr Percerou a lancé un appel vibrant aux jeunes hommes — et aux plus jeunes garçons — présents : « L’Église de Nantes a besoin de prêtres passionnés par l’Évangile et le service du peuple de Dieu. Chacun est invité à écouter l’appel de Dieu, à ne pas avoir peur d’y répondre, car Dieu donne toujours les moyens d’accomplir ce qu’il demande. Être prêtre, c’est un chemin de service, mais surtout un chemin de bonheur, car le vrai bonheur naît du don de soi. L’invitation est donc simple a lancé l’évêque : restez habité par ce que nous avons vécu, priez, et demandez avec confiance : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » Car, tous sont appelés à vivre leur propre vocation — prêtre, diacre, consacré ou laïc engagé — comme un témoignage vivant du Christ ressuscité, dans la joie et l’espérance renouvelées par l’Esprit Saint. »
Il y a urgence frères et sœurs et aujourd’hui encore nous avons besoin de prêtres pour qu’ils soient envoyés en mission sur les chemins de notre diocèse. On aura beau faire toutes les réformes pastorales que l’on veut, si l’on ne commence pas à proposer, à appeler à prier pour les vocations, nous n’arriverons à rien ! Alors comme Jésus nous invite à le faire, ayons confiance et prions avec audace ! Si nous commencions durant ce temps de vacances ou nous avons plus de temps disponible ? Nous serons habitués pour la suite !
Père Florent